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17 juin 2016 5 17 /06 /juin /2016 02:26

Dans la forêt lointaine, aux pieds des montagnes de l’Atlas, chaque printemps ‘Tafsut’, quand la neige se fonde, le roi lion avait l’habitude de sortir de sa tanière et lancer un cri, un strident rugissement qui retentit en écho dans les hauteurs que la forêt entière en tremble, le cri d’Aguerzam, si horrible que les plus frêles feuilles des arbres en tombent raides mortes.

A l’entendre les animaux s’alarment, ils marchèrent tous alors en direction de la haute plaine, de la plus petite souris ‘Agherda’ jusqu’au vieux éléphant.

Les animaux voyagèrent tous ensemble, oubliant leurs différences et leurs races, on ne pense plus qu’à ne pas perdre chemin et à économiser leurs forces pour la longue route ; la haute plaine était difficile à atteindre, aux pieds de Adrar Mqurn, un bel endroit parsemé des amandiers Taluzt ; chacun devait s’y rendre à l’aube, à l’étoile du matin, ‘Titrit n’Sbah’ ; c’était un pèlerinage annuel pour témoignage, soumission et ainsi confirmer le statut du Roi de la forêt au puissant Aguerzam.

Le lendemain, très tôt le matin, les animaux étaient déjà en place, le roi lion apparaît avec sa toison épaisse et ondulante par la brise du matin, plus haut il descendit à pâte de velours, rassuré de son règne inéluctable.

- Je suis votre Roi lion, qui osera me défier je mangerai son cœur et je laisserai son corps pour les vautours.

Aucun son n’émet des milliers d’espaces animales qui n’avaient jamais eut l’intention de souffler un miaulement, un hennissement ou un croassement après le rugissement du lion.

Soudainement, l’aigle Iguidr, perça ce silence avec son aile battante, il atterrit avec ses serres extrêmement puissantes sur l’arbre qui servait d’ombre au lion, il semblait lui annoncer une nouvelle qui l’agaça, on le devine sur les rides qui parsèment son visage prédateur.

- L’hérisson n’est pas recensé parmi vous, quelqu’un l’aurait vu venir ? Demanda le lion.

- Oui puissant lion, je l’ai aperçu hier soir faisant chemin, il mangeait un colporte ou un escargot je ne me souviens plus, je galopais les eucalyptus et …

- Assez ! En interrompant le singe dans son enthousiasme habituel ;

« que quelqu’un aille le chercher immédiatement.

Le soir il était conduit par deux hyènes :

Le lion, fou furieux, lui demanda la raison de son absence.

- J’avais un trou à creuser et quelques affaires à régler, répond la petite voix timide. - Quelle arrogance ! Tu n’as pas honte de ta misérable espèce ?

Il n’a pas encore terminé sa jérémiade que d’une seule bouchée il l’avale.

L’hérisson ne se laissa pas faire, il se gonfle dans la gorge du lion, et met aux aguets ses fines poiles-pointues, commença à piqueter et à grignoter la chair et la graisse, le lion prit donc un horrible mal, sa santé se dégrade, il vomit du sang, l’hérisson se résigna de ne sortir que si le roi lui prêtait serment de ne pas le tuer une fois sorti. Le lion jure par toute la nature et devant tous les animaux qu’il ne lui fera aucun mal.

Il toussa et l’hérisson s’extirpa de la gorge du lion.

Sitôt libéré, l’hérisson lança un défi au roi, attisé par le tort qu’il lui avait causé, avec un sourire de satisfaction et de malice qu’il ne pouvait cacher sous ses poils, d’un commun accord, ils se sont donné rendez vous pour un ultime combat, chacun reviendra avec son propre bataillon.

Deux jours après, une horde de lions attendait l’armée de l’hérisson avec des rugissements qui terrifient toute la faune.

A son habitude l’hérisson arrive en retard, apparait sur le dos d’une poule suivit d’une dizaine de poussins, qui à leur tour répondirent par des caquètements et gloussements ; les animaux qui assistaient à cela étaient stupéfié par l’audace de l’hérisson et de son idiotie qui va lui couter la vie dans peu de temps.

A peine arrivés, les lions commencent à courir avec la folie de la haine et de la vengeance, l’hérisson garde toujours son sang froid, fait sortir un sac derrière son dos, c’état un ballot plein de guêpes, une fois à portée de pâte, le hérisson ouvre le sac, les guêpes se jettent sur les lions et commencent à les piquer. Les lions mugissent, s’enfuient et se cachent tous dans une tanière.

Le hérisson gagne le terrain tant marqué par les lions, personne n’osait gravir ces terres ; juché sur sa poule, il les poursuit et se posta devant leur cachette.

Les lions, effarés et gonflés par les piqures âpres des guêpes, ne s’aventurent pas à sortir leurs têtes que le lendemain, mais à chaque fois qu’un lion en sentinelle sort pour voir si le hérisson et son armée sont partis, il renonce sitôt à tout espoir de salut, en rapportant à ses amis que tout un commandant semble les attendre à bout portant et prêt à les assaillir.

Avant de partir, le hérisson enlève une plume de la queue de la poule et la met devant le trou par lequel il était épié,

- Son cheval est toujours là, disait à chaque fois le lion à l'affût.

Le vent agitait la plume et garde les lions enfermé jusqu’à ce qu’ils soient décimés par la faim et la soif..

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